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De si longues Fiançailles
10 mars 2020

Lettre de Philippe à Denise, Nantes 26-05-1931

Vous êtes trop bonne et trop gentille pour le pauvre diable que je suis. Les cadeaux ne valent que par ceux qui les font et ce mouchoir est beaucoup pour moi…

Je n’ai pas déchiré votre photographie mais votre photographe est un âne : on ne tire pas un portrait sur du papier contrasté qui durcit les traits. Envoyez-moi le cliché et je le tirerai sur du papier que j’ai et qui fera beaucoup mieux.

1931 05 24 Denise Simone

 Je n'ai pas retrouvé trace du portrait de Denise sur papier contrasté mais plutôt une photo datée au verso de l'avant-veille (24 mai 1931), prise vraisemblablement à Clichy, où les soeurs Proutaux, (Denise, 7éme à partir de la droite, et Simone, 2ème à partir de la gauche) figurent au milieu d'un groupe non identifié.

Votre lettre m’a trouvé à Nantes dimanche matin car je ne suis pas parti. Je suis resté pour travailler et songer à vous. Ma pensée vous a cherché, sans toutefois vous trouver puisque vous n’avez plus d’épaisseur, ni de largeur, juste la longueur… comme Madeleine Duvieux[1]. Je veux bien que vous maigrissiez, mais pas trop, sinon, je fais comme votre mère et je m’affole !

Ces deux jours passés seul –mes camarades étaient partis un peu partout et je n’ai pas prononcé 20 mots en tout ce temps-là- m’ont permis de rêver beaucoup et de songer que le 15 juin commencera notre examen. De ce que je ferai alors dépendront beaucoup de choses : les jours heureux de cet été où nous serons ensemble souvent, les jours heureux plus lointains. J’ai de la volonté, depuis un mois, je m’en suis donné la preuve, mais comme la prière double les forces du croyant, votre amour  est pour moi un soutien très grand.



[1] Aucun élément sur cette Madeleine Duvieux, patronyme peu répandu. Si quelqu’un en a entendu parler…

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