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De si longues Fiançailles
27 mars 2020

Lettre de Philippe à Denise Nantes 14-09-1931

Pierre (Bouzin [1]) est parti ce matin. Les cours et le travail ont repris. Peu de camarades qui soient là. Nantes est vide et triste comme une ville abandonnée.

Nantes vide 1930

"Nantes est vide et triste comme une ville abandonnée."

Que faites-vous loin de moi ? Avez-vous lu « La Tentation de St Antoine » ? Vous m’écrirez comment vous la trouvez.

Ces quelques jours ont passé vite : j’avais beaucoup à faire, et puis Pierre était là, alors je n’étais jamais seul. Ce n’est que maintenant que je réalise mon départ et votre absence à mes côtés. Quand je pense que ma vie ne sera qu’une suite de séparations, j’ai un peu le spleen –puis je pense à la joie que j’ai de vous retrouver. Me demander comment vous serez habillée, quels seront vos premiers gestes, attendre, puis vous voir et ne plus savoir quoi dire.

A Pâques, quand je vous ai retrouvée, le lendemain matin de votre arrivée, mon silence était presque un malaise. Ce dimanche de septembre, il y a quelques jours, vous avez parlé beaucoup plus que moi…

Maintenant, je découvre au fond de ma mémoire la Denyse de cet hiver, celle, lointaine vers laquelle s’en va ma pensée bien souvent. Elle a votre visage, mais elle est légèrement cachée par un brouillard –de ceux qui s’étendant sur Nantes aussitôt le soleil couché-

Brouillard sur Nantes  Brouillards sur Nantes

Ecrivez-moi pour que j’aie mieux le courage d’attendre

Votre Phil



[1] Pierre Bouzin est un camarade de Philippe, beaucoup plus âgé que lui. Il passe ses vacances à Royan mais travaille à Paris comme journaliste. Ils se verront régulièrement au début des années 30. Je n’ai malheureusement pas pu l’identifier sur les photos en ma possession. Si un de ses descendants me lit…

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