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De si longues Fiançailles
3 mai 2020

Lettre de Denise à Philippe, Paris, ce lundi 7 mars 1932

J’ai attendu avant de vous écrire d’être absolument certaine que j’irai à Royan pour Pâques. C’est une chose décidée depuis samedi. Malheureusement, je ne pense pas que nous puissions y arriver avant le 23 ou le 24, la villa[1] étant inhabitée jusqu’à cette date.

Villas de bord de mer Royan

Villas du bord de mer à Royan avant-guerre

A quelle époque commencent vos vacances ? Cela ne fait plus que deux semaines de patience avant de nous retrouver. J’espère que le seul fait d’être ensemble permettra de dissiper tous les malentendus accumulés entre nous depuis quelque temps et je ne veux pas vous cacher que votre dernière lettre m’a fait beaucoup de peine. Vous devez comprendre pourquoi.

Je tâcherai de vous écrire une fois encore avant mon départ, mais comme rien n’et préparé et que j’ai pas mal de courses à faire, ce ne sera qu’une lettre très courte, juste pour vous dire l’heure et le jour de mon arrivée, afin de vous voir le plus tôt possible.

Je ne veux pas vous faire de reproches, bien que vous le méritiez ; je sais trop quel stupide garçon vous faites pour ne pas m’imaginer le chagrin que vous avez du avoir pour en arriver à m’écrire votre dernière lettre. Tout de même, j’aimerais bien en recevoir une autre me disant des choses un peu plus raisonnables.



[1] Il s’agit de la villa de Marie Broussard, née Furet, la tante maternelle de Denise, veuve d’André Broussard, ancien maire de Baignes Ste Radégonde et propriétaire de plusieurs habitations et domaines. Cette villa fut détruite en janvier 1945 lors du bombardement de Royan par les alliés (« Poche de Royan »), alors qu’elle venait d’être vendue pour une bouchée de pain, si bien que la Tante Marie ne bénéficia d’aucun dédommagement.

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