Lettre de Denise à Philippe, Paris, vendredi 27 octobre 1933
Phil,
Si tu savais comme j’étais contente quand je lisais ta lettre ! C’était le matin et j’étais justement en train de rêver que tu étais reçu. De cette façon, je n’ai pas été surprise du tout. Non, mais, tu sais, je ne peux pas réaliser que dans quinze jours tu seras ici et que je pourrai te voir[1]. C’est merveilleux. Et puis, tu dois être si heureux que cette pensée me rend heureuse davantage moi aussi.
Est-ce que tu seras fâché si je t’écris une lettre très courte ? Parce que j’ai un rhume épouvantable, je tousse, j’ai mal à la gorge, exactement comme le jour où j’ai été te voir à Bordeaux[2]. Alors, tu comprends, je veux me soigner pour être guérie quand tu arriveras.
Contre le rhume (Excelsior, 1933)
Rosé a été reçu hier à l’oral du droit. Combien de temps dure ton examen ? Sais-tu où tu descendras ? Tu ne peux pas te figurer combien ça me semble drôle de te revoir à Paris !
Ecris-moi vite, tu n’as plus de raison pour ne pas le faire maintenant. Je te quitte, décidément, j’ai froid et je ne suis pas bien.
[1] Voir la lettre de Philippe du 24 octobre, où il dit qu’il ira passer l’oral à Paris.
[2] Une visite faite à Philippe le 1er ou le 2 octobre