Lettre de Denise à Philippe, Paris, mardi 20 mars 1934
Phil, tu sais, tu es quand même dégoûtant ! Enfin, passons… Je serai à Royan jeudi soir 29 (mars). Je ne sais pas l’heure du train de Paris mais tu tâcheras de venir me chercher à la gare. Je ne peux pas partir plus tôt parce que ma tante arrive seulement ce jour-là. Et puis, du reste, c’est très bien comme cela, tu t’ennuieras au moins une journée, tu ne mérites pas mieux !
Tu n’as pas honte de peser 83 kg !? Plus de trente-deux de plus que moi…[1] Je t’en prie, tâche de maigrir. Je t’ai aimé quand tu étais mince et svelte (hum !) mais je ne te promets pas de continuer si tu deviens un mastodonte…
J’ai vu « La vie privée de Henry VIII[2] », en effet, c’est épatant. J’espère qu’on a donné à Bordeaux la version intégrale. Mais quelle drôle d’idée d’aller voir « Les Misérables[3] » !
La Vie privée d'Henry VIII Les Misérables
Je vais te quitter, Phil, j’ai tant de choses à faire avant mon départ et je ne suis pas prête du tout.
Je ne t’embrasse pas parce que vraiment je suis très fâchée contre toi.
P.S. : Et puis, tu sais, je suis quand même bien heureuse de te voir dans huit jours.
[1] Il faudrait tout de même tenir compte de la taille et du sexe de chacun : Denise, 1m59 et Philippe, 1m72.
[2] La Vie privée d'Henry VIII est un film britannique réalisé par Alexander Korda, sorti en 1933.
[3] Les Misérables est une adaptation cinématographique française du roman éponyme de Victor Hugo par Raymond Bernard, en trois films1 réalisés en 1933 et sortis en 1934.
- Premier film : Une tempête sous un crâne (101 minutes)
- Deuxième film : Les Thénardier (81 minutes)
- Troisième film : Liberté, liberté chérie (83 minutes)