Lettre de Philippe à Denise, Bordeaux, mardi soir 24 avril 1934
Ce soir, après bien d’autres soirs, je voudrais t’avoir près de moi et parce que je suis un peu plus courageux que d’habitude, j’essaye de le dire. Depuis que je t’ai quittée, j’ai pensé bien souvent à toi, quand j’estimais que tu allais à Foncillon, que tu te promenais, que tu rentrais chez toi, que tu dormais. J’ai pensé encore à toi pendant que tu retournais à Paris, mais maintenant que tu es là-bas, que tu es prise par des occupations que je peux prévoir, c’est à cette heure-ci –vers une heure du matin- après que j’ai travaillé, que je puis le mieux penser à toi…
"... j'ai pensé bien souvent à toi...maintenant que tu es là-bas..."
Clichy 1934
Ma lettre, commencée dans la nuit se termine huit heures plus tard, parce qu’au beau milieu, je me suis arrêté d’écrire pour mieux t’imaginer et cela s’est terminé, comme d’habitude, par un réveil à 4 heures du matin !