Carte envoyée par les Bataille à la famille Proutaux, Le Caire, 18 décembre 1935
Voici une carte postale envoyée du Caire par un couple qui connaît la famille de Denise. La femme va rendre visite au Caire à une amie de jeunesse de Denise que nous connaissons déjà: Nelly Zaky. Mais cette carte nous réserve bien d'autres surprises...!
au verso de la carte, artisans dinandiers du Caire
Nous voici installés dans ce pays où le soleil resplendit en ce moment comme en plein été chez nous. Je suis allée hier voir l’amie[1] de Denise, elle est très gentille, et sa famille aussi. Elle a été très contente du cadeau de Denise et m’a très bien reçue.
Nelly Zaky et sa soeur Sophie en 1932
Nous vous envoyons tous nos vœux pour la nouvelle année et nos amitiés.
Signé Bernadette et André[2]
M. & Mme André Bataille sur le calepin de Denise André Bataille à l'Institut d'Archéologie du Caire, année 1939
André Bataille (1908-1965), le papyrologue
Pension Maffet[3], 183 rue Emad-el-Dine[4], Le Caire
La rue Emad-el-Dine au Caire, et au 183, la mythique Pension Maffet
[1] Il s’agit de son amie Nelly, de la famille Zaky, dont Denise était d'abord la correspondante, depuis 1924. Elle vit au Caire, s’est mariée en mai 1934, avec "Georges" Awadalla. (voir lettres du 19 avril, du 21 mai et du 3 novembre 1934). Ils ont eu un fils, Magdi en juin 1935, il a donc 6 mois. Bien que rien d'explicite ne soit dit dans la carte des Bataille, un malaise est perceptible.... , bientôt confirmé par la lettre que Denise va recevoir de Nelly le 28 décembre.
[2] Le calepin de Denise est venu à ma rescousse pour me donner le patronyme de Bernadette et André : Bataille. Il semble que leur séjour au Caire se soit prolongé puisque Denise a noté leur adresse à la pension Maffet. Il s’agit du professeur André Bataille (1908-1965), marié l’année précédente et tout juste débarqué au Caire en novembre 1935, où il va étudier les papyrus.
[3] « Un jour à la pension Maffet Astoria au Caire » : un film documentaire fut tourné en 2003 à la pension Maffet Astoria située au centre du Caire. Le peintre et photographe français Bernard Guillot, né en 1950, y résida régulièrement de 1975 à 2012. Fasciné par l'endroit, aujourd'hui presque désert, il en a fit un élément de son œuvre. La caméra en restitue le cadre, circulant le long des couloirs vides, se posant sur les murs vieillissant des chambres et croisant quelques locataires fantômes. Lentement, la dimension spirituelle du lieu se révèle…
[4] Rue Emad el Dine, grande rue commerçante du Caire. Au n°183, on trouvait, avant-guerre, en plus de la pension Maffet, le Cercle des Avocats Indigènes, un médecin de la Faculté de médecine du Caire, le docteur Robert Brown, ainsi que le représentant de la Maison Dunlop, un certain Murdoch.