Lettre de Philippe à Denise, Royan, dimanche soir 26 juillet 1936
Je suis arrivé ce matin à Royan. J’ai eu mes résultats hier soir : je suis collé. C’est très ennuyeux parce que l’oral suivant a lieu en octobre après le départ pour le service. J’espère qu’ils accepteront que je rejoigne mon contingent avec un mois de retard, sinon je ne pourrais partir qu’en avril. Enfin, c’est fait et je n’y puis rien maintenant. Je garde quand même mon écrit.
Ecris-moi vite pour me dire quand tu viendras : il y a des tas de pensions entre 35 et 40 frs et tu auras le temps de choisir en arrivant.
Une pension de famille à Royan
Ma mère retourne mardi et mercredi dans l’île d’Oléron pour signer l’acte et prendre possession d’une propriété à Chéray. C’est très bien paraît-il.
Moi je resterai ici « pour garder la maison », mais il est entendu que nous irons dès que tu seras arrivée.
Est-ce que la petite maison de ta tante (Marie Broussard) au-dessus de la cuisine est louée ?
Tante Marie, la soeur aînée de Julie, vers 1935
Parce que peut-être pourrais-tu y loger et manger dans une pension de famille. La pension où j’aurais voulu que tu descendes –où était descendue Mme Bonnot l’année dernière- n’a plus de chambre pour toi mais accepterait volontiers que tu y prennes tes repas.
Dis-moi vite ce que tu veux faire et fixe le jour de ton arrivée –le plus tôt possible. J’ai tant envie de te revoir qu’il me semble que je n’aurai jamais assez de deux mois et demi pour réaliser que tu vis près de moi.