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De si longues Fiançailles
28 janvier 2021

Lettre de Philippe à Denise, Royan jeudi après-midi 3 décembre 1936

Je t’écris vite pour que tu ne sois pas fâchée. J’ai trop attendu pour te répondre et nos deux dernières lettres sont faites pour nous faire disputer un peu …. et pour se réconcilier ensuite.

J’ai reçu une lettre de Cangardel[1] me disant qu’il allait s‘occuper de moi et maintenant, j’attends du jour au lendemain mon ordre d’embarquement. J’espère avoir le temps de rester au moins deux jours à Paris.

Cangardel Henri 1881-1971   Henri Cangardel

Les photos de Rosenberg sont très bien et ma mère et mon grand-père en ont voulu. J’ai marqué derrière celles qu’il faudra faire retirer avec des traits le nombre de photos. Si ce n’est pas trop tôt, je les prendrai en passant à Paris.

Depuis ma dernière lettre, je crois que je n’ai rien fait de sensationnel, la promenade traditionnelle, relire des livres –les Thibault- entre-autres, ranger des affaires et préparer celles que j’emporterai, et c’est tout.

Simone et Lucien doivent être maintenant fixés sur leur destination exacte.

Je te quitte déjà –je veux que tu reçoives cette lettre demain matin- mais je te promets une autre pour après-demain matin.



[1] CANGARDEL Henri (1881-1971), Administrateur en chef de l’Inscription Maritime – armateur, nommé membre fondateur en 1921. Président en 1937-1938

Licencié en droit, il entra en 1902 à l’Ecole du Commissariat de la marine et en sortit major dans le nouveau corps des Administrateurs de l’Inscription maritime. Chef des quartiers d’Alger, de Narbonne puis de Royan, il fut nommé en 1913 chef adjoint du cabinet du sous-secrétaire d’Etat à la Marine marchande. Il fut mis sur sa demande à la disposition de la Marine en 1914, pour suivre les questions de droit international. Appelé par Lyautey, il organisa en 1917 la marine marchande chérifienne, puis il fut nommé la même année commissaire du gouvernement auprès des compagnies subventionnées, et en 1918 directeur des transports maritimes auprès du Haut-commissaire aux affaires franco-américaines. En congé, il quitta les Affaires maritimes et prit en 1919 la direction générale de la nouvelle société Les Armateurs Français à la demande de son président John Dal Piaz. Il fonda successivement en 1922 l’Union Française Maritime avec le titre d’administrateur délégué, en 1924 Les navires écoles français, en 1925 la Compagnie nazairienne de remorquage et de sauvetage et l’Union industrielle maritime. Il fut nommé en 1931 membre du comité de direction de la Compagnie générale aéropostale et directeur général de la Compagnie Générale Transatlantique, avec mission de la redresser. Il fut l’artisan de la mise en service de Normandie. Représentant général du ministère de la marine marchande en Grande Bretagne en 1940, il fut nommé la même année président directeur général de la Compagnie Générale Transatlantique qu’il quitta en 1944 avec le titre de président honoraire. Il revint alors prendre la présidence du conseil de surveillance de l’UIM, nommé en 1956 président directeur général de la nouvelle société anonyme, fonctions qu’il exerça jusqu’en1967. Il continua à créer cinq compagnies de remorqueurs en Afrique, l’Union industrielle et maritime des gros porteurs et l’Union minière et maritime. Il avait été promu en 1932 au grade d’Administrateur en chef de 2e classe des Affaires Maritimes.

Dirigeant d’une personnalité et d’une capacité de travail exceptionnelles, il participa activement au fonctionnement de l’Association des grands ports français, du Bureau international des conteneurs, du Bureau Veritas, du Comité central des armateurs de France de 1920 à 1942, du Comité central du rayonnement français, du Comité national du patronat français et du Conseil supérieur de la Marine marchande de 1933 à 1966. Vice-président de la SNSM de 1940 à 1963, il se consacrant comme administrateur ou membre du bureau à une quinzaine d’œuvres sociales et philanthropiques, dont la Ligue Maritime et d’Outre-mer dont il fut nommé en 1951 président du comité de gestion puis président d’honneur. Il avait publié Histoire économique de l’Inscription maritime (1905) et Influence de l’inscription maritime sur la puissance navale de la France (1906).

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