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De si longues Fiançailles
29 janvier 2021

Lettre de Philippe à Denise, Royan vendredi 4 décembre 1936

Je viens d’entendre Lohengrin. Je ne l’avais jamais écouté en entier et là, c’était  G. Thil[1] qui chantait. C’était réellement beau et j’aurais voulu que tu sois près de moi. Ce serait si merveilleux. Cette semaine, les programmes de T.S.F. ont été d’ailleurs tous très intéressants et chaque soir, j’ai écouté quelque chose qui me plaisait.

1936 12 04 Georges Thill  Georges Thill

Samedi 17h.

J’attends toujours une lettre de la Transat et je rage de rester ici à ne rien faire. Je voudrais partir parce que, au moins, je pourrai te voir –puis après, je ferai quelque chose. Le temps que je perds ici, c’est aussi de l’argent et je voudrais, en débarquant, rester le plus longtemps possible à Paris avec toi. Ne m’en veux pas de mon silence de ces derniers jours. La crise est passée et une lettre de toi va finir de me remettre.

J’envoie par le même courrier un mandat à Rosenberg. J’ai reçu les photos hier et je les aime beaucoup. Ma mère a voulu celle où nous sommes tous les deux et où il n’y a que nos têtes. Je l’aime beaucoup aussi.

J’ai acheté « Mer Baltique » de Peisson. Je te l’apporterai avec « Parti de Liverpool » en allant à Paris. Si tu veux d’autres livres, écris-le moi, je te les apporterai aussi.

1936 12 04 Edouard Peisson



[1] Georges Thill est un ténor français, né le 14 décembre 1897 à Paris et mort le 15 octobre 1984 à Draguignan dans le Var. Il est le fils d’un éditeur parisien. Tout jeune, il se plaisait à chanter et le faisait volontiers sur demande, même devant ses collègues de la Bourse des valeurs, où il travailla dès 1915 ; mais il était loin de penser à faire carrière dans le chant, quoiqu’il fût doté d’une voix puissante. Il raconta plus tard avoir appris par cœur, aux écouteurs d’un juke-box de l’époque, deux airs italiens chantés par Caruso, tirés des opéras Tosca et Paillasse. Ces enregistrements, reproduits à la mauvaise vitesse, l’habituèrent à placer sa voix trop haut. Il avait, comme il le dit lui-même, « le chant véritablement dans la peau » et devait résumer ses toutes premières leçons à ces deux extraits.

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