Lettre d’Amrita à Denise, Simla, 20 avril 1937
Ma chère Denise,
Ma mère[1] m’a chargée de vous prier de lui envoyer quelques livres. Elle vous ferait parvenir de l’argent par la banque.
En résumé :
- Stefan Zweig 1°) « Freud »
2°) « La Fantastique Existence de Mary Baker Eddy[2] » (Librairie Stock)
- Alphonse Daudet, « Sapho »
- Pour moi, Thomas Mann, « La Montagne Magique », je crois que c’est en 2 volumes.
- Et pour Indu, Bach, « Wohltemperierte Klavier », arrangé par Carl Czerny (Clavecin Bien Tempéré) (Edition Peters). Au cas où vous ne le trouvez pas dans l’arrangement de Carl Czerny, ne l’envoyez pas[3].
Comment s’est passée l’affaire Prinet[4] ?
Si les Tuileries, c’est arrangé, payez la somme pour le droit d’exposition, de l’argent que vous avez avec vous.
Si ce n’est pas arrangé, je voudrais exposer le tableau ailleurs, pouvez-vous me donner une idée, où ce serait le mieux de l’exposer ? J’ai perdu contact avec tout le monde depuis mon départ.
Vous savez, Baldoon[5] vient de se marier ! Son père est mort il y a deux ans.
Indu me charge de vous dire qu’elle est fâchée avec vous parce que vous ne lui écrivez pas.
Avez-vous reçu une lettre d’elle de Delhi[6] ? Elle avait écrit à votre sœur aussi.
J’espère que votre père va mieux.
Je vous avais envoyé le livre de Nehru[7], avec des coupures de journaux par poste recommandée il y a deux semaines. L’avez-vous reçu ?
Affectueusement à vous Amri
[1] Rappel : la mère d’Amrita et d’Indira s’appelle Marie-Antoinette Gottesmann (1881-1949) et est hongroise.
[2] Mary Baker Eddy (1821-1910),Américaine, est la fondatrice du mouvement de la Science Chrétienne. Elle publie plusieurs ouvrages sur ce mouvement et crée l’Eglise du Christ, Scientiste à Boston.
[3] La lettre d’Indira du 23 avril reprend cette commande, sur laquelle je donne quelques explications.
[4] Au sujet de l’affaire Prinet, voir la lettre du 5 avril 1937.
[5] Baldoon Dhingra (1909-1979), poète, écrivain et historien indien. (voir les lettres de début septembre 1933, 3 janvier 1934 et 2 février 1935)
[6] Je n’ai pas trace de cette lettre d’Indira envoyée de Delhi, se serait-elle perdue, auquel cas, Denise n’était pas fautive…
[7] Amrita parle de Nehru, à qui elle voue une grande admiration, dans ses lettres du 19 janvier, du 29 février et du 5 avril 1937.