Lettre de Denise à Philippe, Paris, vers le 25 juillet 1937
Une chose amusante à propos de Gauguin. Je montre à l’un des journalistes hongrois[1] une des reproductions de Amri, il me dit : « Moi, j’aime ça, je suppose que vous l’aimez aussi, mais c’est drôle, je ne connais pas l’original. »
Je lui demande : « Mais que pensez-vous voir ? »
Il me répond : - Mais naturellement, c’est un tableau de Gauguin….
Il faudra que j’écrive à Amri qu’elle se dégage de l’emprise de Gauguin, ça devient inquiétant pour la personnalité de sa peinture.
self portrait retouché en Tahitienne 1934
Fille gitane hongroise 1932 Studio d'Amrita Art Déco (coll. Vivan Sundaram)
Paul Coze, le cowboy etc.[2], m’a demandé la permission de me photographier. Il avait besoin d’une jeune fille à cheveux longs pour terminer un reportage pour l’Illustration. Et ici, c’est tout à fait impossible à dénicher. Pour le début du reportage, des Russes, des Américaines, des Anglaises ont posé. En somme, il a surtout photographié mes cheveux, mais il a fait des choses pas trop mal.
Les cheveux blonds de Denise, une denrée rare
Photos de Paul Coze
Il doit me donner les agrandissements, je lui demanderai des petits photos pour toi.
"... je lui demanderai des petits photos pour toi..."
Pour me remercier, il a proposé de faire un croquis de moi et de me le donner (je n’aime pas du tout ses dessins ni sa peinture), mais j’ai été contrainte d’accepter et de le remercier avec effusion pour ne pas le froisser !
le "fameux" portrait de Denise par Paul Coze
Le récit de ses « chasses » aux Indes paraît en ce moment dans « Paris-Soir ». En réalité, il n’a rien chassé du tout puisqu’il avait la typhoïde.
Le Typhoïde de Paul Coze, 12 mai 1937 dans Paris-Soir
ci-contre et au-dessus reportage du 1er août
la suite des "aventures" de Paul Coze dans Paris-Soir
Je t’envoie un petit article sur le Commandant Bonnot. Est-ce que tu as définitivement renoncé à l’idée de faire de l’aviation ?