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De si longues Fiançailles
22 août 2021

Lettre de Denise à Philippe, Clichy, mercredi 20 avril 1938

J’ai trop envie de te rejoindre car l’ambiance est toujours aussi lugubre à la maison. Je te jure que ça ne m’enchante guère, et je me demande comment Simone et Rosé peuvent envisager de vivre un an ici… (Mais peut-être ne l’envisagent-ils pas ?). Et puis, trois ou quatre jours ça passera vite. Viens vite ! Je ne peux plus vivre sans toi, c’est tout à fait sûr[1].

En somme, tu es toujours aspirant ? Mais je croyais que tu étais forcément enseigne à partir du 16 avril. Je n’y comprends plus rien !

Je te quitte, je dois encore laver des bas, mon soutien-gorge et me faire les ongles. Et il est déjà minuit ! Tu comprends, je ne veux pas faire attendre la svelte Isabel[2], qui m’a donné rendez-vous demain matin à onze heures. Je crois que la petite Beatrix (sa fille) est là aussi.

1924 10 Liverpool Isabel Morales et sa famille

P.S. : Moi non plus, je ne quitte plus jamais mon anneau (d’alliance).

1938 04 20 carte d'identité première carte d'identité au nom de Mme Dyvorne



[1] En attendant, après leur mariage qui a eu lieu fin mars, une affectation à Toulon où le couple pourra s’installer, Philippe est reparti seul à Brest.

[2] Isabel Moralès, amie latino-américaine de Denise de la fin des années 20. Isabel est installée en Angleterre, à Liverpool et vit seule avec sa fille Beatrix, âgée d’une dizaine d’années.

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