Lettre de Philippe à Denise, La Rochelle, 26 janvier 1940
Ma pette fille chérie,
Je t’écris un mot rapidement dès mon arrivée. Je ne sais pas ce que tu as décidé, j’ignore si les Sabran[1] sont toujours à La Rochelle, s’ils t’ont écrit pour te donner des adresses, je ne sais qu’une chose, je suis ici depuis quelques heures et je voudrais te voir et être près de toi. Notre longue séparation[2] n’a fait que me rendre plus impatient et chaque heure est plus pénible que la précédente.
Je n’ai pas pu t’envoyer de télégramme, alors je t’écris. Mais toi, envoie-moi à La Pallice : Monsieur Dyvorne, poste restante, une dépêche pour me donner l’heure et la date de ton arrivée si tu pars dès que tu auras cette lettre. Si Mme Lorang[3] vient avec toi, mets : « Arriverons… »
Demain, si je peux, j’irai à la recherche des Sabran, pour essayer d’avoir de tes nouvelles. De toutes façons, pour le moment, mon adresse est poste restante, c’est ce qu’il y a de plus pratique.
Je tâcherai aussi de voir si on peut trouver à se loger convenablement.
Je t’embrasse avec toute ma tendresse. Phil