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De si longues Fiançailles
9 décembre 2021

Les 80 ans de Paul Dyvorne, Royan, 25 et 27 février 1940

Voici ce qu’écrit Paul en date du 17 février 1940 dans son journal intime :

« Il y a quatre ou cinq ans, quand on me parlait de longévité, je disais franchement que, quelle que soit l’heure de mon départ pour l’Au-delà mystérieux, je disais que je ne m’en inquiétais pas, n’ayant plus rien à espérer, que je l’attendais sans le moindre regret. Cette disposition d’esprit changea depuis six mois. Sans que je puisse l’expliquer, me vint le désir soudain de demander à la vie une ultime satisfaction : celle de vivre jusqu’à quatre-vingts ans. Mon désir, véritable obsession, s’est réalisé. Depuis ce matin, j’ai doublé le cap de l’octogénaire ! Quatre-vingts années ont passé sur mes épaules et j’en supporte le poids plus allègrement que je ne l’aurais supposé. »

paul-dyvorne_edited

Article de Robert Fong (à paraître dans La France du 27 février 1940)    Les 80 ans de Paul Dyvorne

La France de Bordeaux et du Sud-Ouest titre 1940

 

1940 02 27 article sur Paul de Robert Fong (1)  1940 02 27 article sur Paul de Robert Fong (2)

 

Paul Dyvorne a 80 ans ! C’est une de ces informations que l’on éprouve quelques réticences à écrire car celui qu’elle concerne ne répond pas du tout à l’image que l’on pourrait s’en former.

Qui donc en effet, songerait à voir en Paul Dyvorne un octogénaire, quand sa silhouette alerte, sa démarche jeune, son œil pétillant, viennent s’inscrire triomphalement en faute contre cette affirmation ? Mais le signataire de ces lignes, qui est lié à Paul Dyvorne par une vieille amitié, s’en voudrait profondément de laisser passer son anniversaire sans lui consacrer quelques lignes. Oh ! Je sais bien que lorsqu’elles tombent sous les yeux de celui qu’elles concernant, il prendra son air le plus bougon et qu’il grognera comme il a l’habitude de le faire.

Mais de cette colère, je n’aurai cure aujourd’hui et je voudrais, simplement, non seulement en mon nom personnel, mais aussi en celui de tous les amis et de tous les admirateurs de ce probe écrivain régional et j’ai la certitude d’être leur interprète en ma circonstance, de dire à Paul Dyvorne quelle admiration nous avons pour son œuvre et le si intéressant labeur littéraire qu’il a fourni depuis tant d’années.

Car il est, et le fait est incontestable, l’historien prestigieux de cette Saintonge et de cet Aunis auxquels il a voué un culte fervent, et il a su, avec un talent qui enchante, retracer leur passé d’une manière à la fois vivante et allégorique.

C’est non seulement en historien, mais encore et surtout en poète que Paul Dyvorne a chanté sa petite patrie.

1890 04 27 Académie Champenoise Paul Dyvorne

Je ne citerai pas ici le liste nombreuse de ses ouvrages, à laquelle j’espère bien voir s’en ajouter d’autres, mais je dirai simplement, par exemple, il est dans « Royan et la presqu’île d’Arvert » des pages consacrées à la tempête venant battre la base du phare de Cordouan, qui mériteraient de figurer dans une anthologie des meilleurs prosateurs de notre temps.

couverture  

dédicace

Comme le sage qu’il fut toujours, Paul Dyvorne, depuis quelques années déjà, s’est écarté des vains bruits de la ville ; il a été chercher le calme et le repos dans sa chère île d’Oléron et c’est là qu’il vient d’atteindre sa 80ème année.

Nous prions notre vieil ami de vouloir trouver ici l’expression de nos sentiments respectueux et de nos vœux que se continue dans un rythme harmonieux sa belle et verte vieillesse.

Robert Fong

Troisième témoignage de ce jour mémorable : un article écrit par son vieil ami William Bertrand dans la dépêche de Royan du 25 février 1940.

1940 02 25 La Dépêche de Royan anniv Paul (1)

1940 02 25 La Dépêche de Royan anniv Paul (2)

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