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De si longues Fiançailles
1 septembre 2020

Lettre de Philippe à Denise, Le Havre, mardi 25 décembre 1934

Rien n’est changé –ce Noël, comme les autres, je suis seul, il est minuit et je t’écris- seul le cadre est différent : une chambre nue aux murs peints, un petit lit de fer, une table et sur celle-ci, devant moi, la photo de toi.

Je voudrais pouvoir t’appeler du vieux mot basque Maïtena et je n’ose pas… Peut-être me semble-t-il trop recherché, et puis aussi, il laisse sous-entendre (la plus aimée) que j’aurais pu aimer avant de te connaître.

 

Je n’ai pas à te pardonner de m’avoir fait de la peine. Non, vois-tu, ce n’est pas notre faute s’il nous arrive quelquefois de nous disputer, et ce n’est pas non plus tout à fait de ma faute si je suis jaloux. C’est notre séparation qui est cause de tous ces malentendus.

 

Je n’ai pas encore de nouvelles de l’Arizona, il sera probablement ici vendredi pour repartir samedi soir. Nous sommes trois à attendre son arrivée pour embarquer. Tu me demandes ce que je fais… Pour le moment, pas grand-chose. Mon principal travail consiste à rester assis dans une cabine devant une petite table et à écrire sur des imprimés des tas de choses sans intérêt, car la Compagnie Générale Transatlantique étant sous le vague contrôle de l’Etat, y a attrapé la maladie de la paperasse. Puis, par ailleurs, comme Louisiane est en réparation, de temps en temps, je vais regarder les gens travailler !

1934 12 25 Le Havre Philippe Port du Havre dans les années 30

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