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De si longues Fiançailles
21 septembre 2020

Lettre de Philippe à Denise, Dunkerque, samedi matin 13 avril 1935

Je crois que je ne te dirai plus jamais quand je compte t’écrire puisque chaque fois, les événements ou ma paresse m’empêchent de le faire. Je suis à Dunkerque depuis hier et nous partons ce soir pour Anvers. Nous y serons demain matin et y resterons 3 jours environ.

Je n’ai pas encore eu de lettre de toi mais je pense que tu n’as pas été aussi paresseuse que moi et que ta lettre me cherche : j’espère qu’elle me rejoindra à Dunkerque. Si tu savais combien j’ai envie de recevoir quelque chose qui vient de toi, où tu as exprimé ta pensée. Je crois que si je n’avais pas quelque chose à faire, je deviendrais complètement maboul ! Heureusement que faire le quart en Manche avec tous les chalutiers et caboteurs qui s’y promènent empêche de trop réfléchir. Mais ensuite, quand je descends dans ma cabine, je me retrouve avec toi et il me semble que depuis que je t’y ai vue, chaque chose me parle de toi. Dans quelques jours, cela va être la mer au large, et alors, non seulement tu seras dans la cabine, mais encore tu seras sur la passerelle, ou plutôt ce sera ton image, et elle me donnera envie de te voir.

Le timonier doit bien s’apercevoir que mes lèvres remuent lorsque je prononce ton nom : je passe devant lui en faisant mes cent pas –il n’y en a que 17 d’ailleurs- alors, lui ne doit avoir aucun doute –pourvu que quelquefois je n’aie pas parlé à voix haute !. Ecris-moi vite dès que tu auras reçu ce griffonnage.

1935 Arizona Philippe fait le point Philippe fait le point, sur l'Arizona, 1935

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