Lettre d’Indira à Denise Hendaye, vers le 15 août 1935

         Lettre d'Indira               

Ma chère Denise

Je ne saurais vous dire combien votre lettre m’a fait plaisir.

J’aurais bien passé quelque temps avec vous, mais ce sera impossible au mois d’août.

D’ailleurs, je n’irai sûrement pas à Toulouse.

J’aurais pu au mois de septembre (vers le 20 ou 25) mais vous n’y serez plus, n’est-ce pas ? et d’ailleurs, je n’ai ni souliers, ni pull over chauds, et puis, c’est loin, surtout pour une semaine.

Si vous restiez encore jusqu’au 20 ou 25 septembre, je pourrais m’arranger, mais pas au mois d’août.

Je n’aurais jamais pensé Blanchette[1] capable d’une pareille conduite ; oui les apparences sont bien trompeuses parfois. Enfin, vous devez être contente, qu’elle soit partie.

Avez-vous pris des photos ? Je n’en ai pas pris, mais sitôt que j’en aurai, je vous les enverrai.

Je reçois régulièrement des lettres du petit Jean[2]. Elles sont tordantes, je vous les montrerai à Paris.

A propos, j’ai fait la connaissance d’un autre petit Jean –qui n’a que 12 ans- c’est malheureux qu’il n’en ait pas 6 de plus, car il me plaît, je le trouve très beau et c’est le gosse le plus adorable que je n’aie jamais connu.

Les autres conquêtes m’intéressent beaucoup moins. Figurez-vous, j’ai eu une demande en mariage, un jeune médecin Roumain. Quand il a été reçu à son examen, il a eu 50 points de plus que ce qu’il fallait pour être reçu. Il est parti en Indochine.

Meilleurs souvenirs à tout le monde.

Indu

 Indira est-elle descendue dans une pension de famille d'Hendaye, dans le genre de celle-ci?

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[1] Denise vient d’effectuer un séjour en Auvergne dans la famille de Blanchette qui avait loué un château. Ce séjour semble avoir été calamiteux.

[2] Le « petit Jean » apparaîtra dans une lettre de Denise du 22 novembre 1936.