Lettre de Denise à Philippe, Toulon, dimanche 20 novembre 1938

Je t’écris ce mot absolument sans savoir s’il te parviendra. Les Marboeuf[1] sont arrivés hier matin et descendus ici.

Ils sont obligés de partir mercredi et très ennuyés de ne pas te voir. Est-ce que par hasard tu ne pourrais pas aller à terre une heure ou deux mardi soir aux Salins d’Hyères –comme tu avais fait à Juan-les-Pins ?

En ce cas, télégraphie-moi en disant l’heure exacte où tu serais libre, et l’endroit, nous irions en voiture (n’importe quand mardi). Comme je voudrais que ce mot te parvienne et que tu puisses être libre… ! Ainsi, nous nous verrions avant vendredi.

Aujourd’hui, nous sommes allés déjeuner à Cassis. La route est très jolie, malheureusement, il pleuvait à torrents.

Ensuite, nous sommes allés dans un salon de thé dansant extrêmement gentil à Bandol.

Quel malheur que tu n’aies pas été là ! Mais j’espère bien que nous y retournerons ensemble.

J’aurais voulu être avec toi à Vizzavona.

Alors j’attends un télégramme –mais sans trop y compter, hélas !

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[1] Les Marboeuf sont des cousins charentais de Denise, originaires de Jonzac. Le couple exerce la profession de voyageurs de commerce et sillonne la France entière avec leur véhicule, raison pour laquelle ils sont à Toulon en ce moment et en profitent pour rendre visite à leur cousine.