Lettre de Philippe à Denise, Nantes 13-09-1931

Une fois de plus, me voici séparé de vous[1], séparation que je voudrais plus courtes que les précédentes. Je vous écris et pourtant, je n’en ai guère envie, désir seulement de rêver, aux jours qui sont passés, à ceux qui viendront, désir très doux et un peu triste aussi. Pardonnez-moi de vous écrire si peu, j’ai seulement voulu vous envoyer ma nouvelle adresse, vous prouver que je pense à vous.

Pardonnez-moi parce que je n’ai pas le courage de vous écrire plus longuement, parce que j’ai de la peine de vous avoir quittée, parce que, aussi, je ne puis être suffisamment tranquille pour vous écrire. Je le ferai demain soir, d’ailleurs ne m’écrivez pas avant d’avoir reçu une seconde lettre de moi, comme cela, vous ne me gronderez pas et pour une fois, j’aurai écrit deux fois sans avoir rien reçu de vous.

100, boulevard Saint-Aignan, Nantes

 le 100, boulevard Saint-Aignan à Nantes, à l'heure de Google Map.

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[1] Les retrouvailles auront été courtes entre Denise et Philippe, cet été 31, tout au plus une quinzaine de jours à Royan, entre le 20 août et le 10 septembre.