Lettre de Denise à Philippe, Paris, samedi 4 juillet 1936
Je t’écris seulement pour que tu saches que je suis tellement contente que tu sois reçu ! J’avais envie hier de passer au Ministère de la Marine Marchande pour demander si les résultats étaient publiés, mais je n’ai pas eu le courage. J’ai eu tes deux lettres ce matin dans mon lit. Je n’osais pas les ouvrir ! Tu sais, c’est épatant que tu sois reçu. Où passes-tu l’oral ?
Combien êtes-vous reçus à Bordeaux ? Je voudrais bien être plus vieille d’un mois. Penses-tu ? presque deux mois et demi à rester ensemble. Il faut absolument que tu sois reçu à l’oral. Est-ce que tu as beaucoup de choses à repasser ? Travailles-tu seul ou à l’Ecole ?
Tâche de me répondre tout de suite. Maintenant tu n’as plus de raisons pour ne pas le faire, méchant garçon.
Rosé n’aura son résultat que lundi. J’espère aussi qu’il sera reçu, mais je n’y compte pas trop.
Je t’écrirai longuement demain, mais cette nuit, je dois me coucher, parce que je me lève tôt à cause de l’aviron.
Aviron sur les bords de Marne, par Ferdinand Gueldry (1858-1945), peintre de l'eau et de la lumière
Au-revoir Phil, je voudrais être avec toi pour partager ta joie.