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De si longues Fiançailles
4 mars 2021

Lettre de Philippe à Denise, Lundi 8 février 1937, 7h du soir

Je suis à nouveau en route –depuis deux heures, et la deuxième partie de la journée ne m’a guère laissé le temps de penser. Mais hier soir après t’avoir quittée et ce matin dans le train, j’ai réalisé tout le chagrin que j’avais et combien il est pénible de se savoir tristes chacun de son côté –et de ne pouvoir courir te retrouver. Maintenant, retiré dans ma cabine, je vais encore songer aux quelques heures que nous avons passées ensemble, et puis je penserai à notre échappée prochaine vers la montagne et j’imaginerai l’endroit tranquille où nous serons. Je sais aussi bien que toi qu’il est dur d’être séparés mais je voudrais te donner du courage.

Je veux aussi te dire –pour que tu fasses un effort vers tes parents, vers ta mère –que je crois très « timide ». Je pense qu’il y a beaucoup de choses qu’elle ferait ou qu’elle dirait si elle osait –et que ses silences, ou ses objections qui te font bondir ne lui sont dictés que par sa réticence à enfreindre certaines règles qu’on lui a apprises dans son éducation d’autrefois. J’aimerais que tu t’entendes mieux avec elle, parce que cette sensation d’étouffement que tu éprouves s’atténuerait. Tu dois sourire de me voir faire un sermon… peut-être un héritage du pasteur Jean-Philippe[1].

le pasteur Jean-Philippe DYVORNE 1792-1871 L'ancêtre suisse, le pasteur jean-Philippe Dyvorne (1792-1871)

Nous allons à Barry Dock, retour sur Rouen ensuite.



[1] Jean-Philippe Dyvorne (1792-1871), pasteur dans l’église consistoriale de La Tremblade de 1817 à 1871 : l’ancêtre venu de Suisse et naturalisé Français dont nous descendons, c’est le trisaïeul de Philippe.

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