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De si longues Fiançailles
3 avril 2020

Lettre de Philippe à Denise, Nantes 30-09-1931

Me voici revenu à Nantes[1]. Revenu ? l’ai-je seulement quitté ? Les quelques heures passées auprès de vous ne me semblent plus que quelques secondes de rêve où mon imagination me promène parfois. Ne serait le sable qui s’éparpille dans ma chambre, je pourrais croire ne vous avoir pas revue, l’avoir songé.

Pourtant, je vous ai vue et je suis revenu avec un cœur moins lourd. Les papillons noirs[2] se sont dorés au soleil de Royan ou envolés à votre contact. Pour vous avoir vue, j’ai plus confiance en demain et il me semble que maintenant, rien ne pourra nous séparer. En quelques heures, je puis vous retrouver si je vous ai perdue. Vous souvenez-vous ? J’aurais aimé vous enlever, vous emporter à Nantes avec moi ; peut-être l’ai-je fait : vous êtes à côté de moi.

J’ai fait le voyage jusqu’à Saintes avec Jean Morin et il m’a dit quelque chose qui m’a fait à la fois peine et plaisir : «Elle a plutôt l’air de s’embêter, Denyse, toute seule à Royan.»

J’ai dans les yeux le moment où nous nous sommes quittés, un peu gênés tous les deux par la présence de Pierre (Bouzin) et Mic (Drouin), n’est-ce pas ?

1931 09 Royan 2 Philippe & Denise  1931 09 Royan Denise & Philippe (3)

 Quelques heures de bonheur à Royan

 


[1] Philippe fait allusion à un voyage-éclair qu’il vient d’effectuer pour retrouver Denise à Royan le temps d’un weekend.

 

[2] Les papillons noirs : c’est ainsi que Philippe appelle le cafard, ou le spleen, qui l’envahit fréquemment.

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