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De si longues Fiançailles
26 octobre 2020

Lettre de Philippe à Denise, Royan, lundi 3 février 1936

J’étais triste samedi soir de te quitter, il me semblait que je ne t’avais pas dit seulement le quart de toutes mes pensées et ce soir je le suis encore.  J’essaie de me consoler en pensant que le plus dur est passé, que maintenant, la prochaine fois que nous nous reverrons, ce sera pour plusieurs jours (ce ne sera que des jours). Lorsque tu es près de moi, je ne pense plus à rien, je cherche seulement à accumuler en moi ta présence en regardant tous tes gestes.

Je suis encore ce soir à Royan. J’en pars demain matin et je t’écris comme les autres fois, dans la salle à manger avec le chat assis sur la table qui me regarde faire.

Pierre Bonnard la table de travail 1926 "...le chat assis sur la table qui me regarde..." (Pierre Bonnard, La Table de travail, 1926)

Cet après-midi, je suis allé faire un tour le long de la côte, il n’y avait à peu près personne et je suis allé m’installer dans les rochers –après le Chay- au soleil.

Sais-tu qu’on a demandé à ma mère « si c’était vrai que j’allais me marier avec une Hollandaise » C’est toi sans doute la « Hollandaise » ! J’aurais bien voulu que ma mère puisse répondre que c’était déjà fait.

Que fais-tu ce soir en ce moment précis ? Peut-être m’écris-tu mais je n’aurai ta lettre que dans trois jours. Demain soir, je serai à Bordeaux et j’aurai probablement trouvé une chambre, alors, je t’écrirai pour t’envoyer mon adresse. Tu me répondras aussitôt ?

PS : j’ai relu ce matin toutes les lettres que j’ai de toi depuis que nous nous connaissons –quand j’ai eu fini, j’ai songé à les compter mais je n’en ai pas eu le courage- il y en avait trop- 

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