Lettre de Philippe à Denise, Bordeaux mardi soir 13 octobre 1936
Ma lettre t’a apporté ce matin des encouragements dont tu n’avais plus besoin et qui ont du te faire sourire.
Moi aussi, j’ai été très heureux et soulagé en recevant ta lettre à midi et j’aurais bien voulu être avec toi hier après-midi. Je suis content que tout soit arrangé[1], mais maintenant, je pense à notre séparation et je voudrais déjà être à Paris. Dire que les quelques jours que je vais y passer s’écouleront si vite. Je ne sais toujours pas quand je passe l’oral !
Cette nuit, j’ai rêvé que je partais à la guerre et que je te faisais mes adieux puis je choisissais, parmi toutes tes photos, une de toi pour l’emporter.
Cette nuit, j’ai rêvé que je partais à la guerre et que je te faisais mes adieux
Ce matin, je suis sorti vers 11h½ et j’ai regretté de n’être pas en costume de bain. Demain, s’il fait le même temps, je me mettrai à l’eau.
Deux photos de Philippe vers 1936, la seconde est un portrait réalisé par Werner Rosenberg (Vero)
Ma mère va arriver et après, je ne serai plus tranquille pour t’écrire.
[1] Référence aux angoisses de Denise qui devait aller voir sa doctoresse ; pas de panique : c’était négatif !