Lettre de Denise à Philippe, Paris, lundi 26 octobre 1936
Phil,
Je vais essayer de t’écrire, mais ça s’annonce assez difficile. Simone et Rosé sont en train de faire leurs malles dans la pièce à-côté, et en plus de cela, maman et ma tante[1] sont ici aussi. Je suis arrivée péniblement à écrire à Nelly[2], depuis trois mois que je devais le faire. Je suis heureuse que tu arrives dans une semaine. Simone et Rosé partent seulement à midi 10 ce jour-là (3 novembre), alors je te dirai où je pourrai te voir.
Il y a une nouvelle personne qui les accompagne à Bordeaux : M. Rosé père !
M. Rosé père avec Julie, à la sortie de l'église photo Vero
Le lundi soir (2 novembre), il y a un redoutable diner de famille : tous les Rosé, mon oncle et ma tante, une amie de Simone et les jeunes époux. Ça promet des scènes attendrissantes.
Je ne peux pas te dire ce que je fais, ce sont des courses presque toute la journée. Je commence à être passablement abrutie.
Rosenberg[3] a fait pour toi un agrandissement merveilleux : tu seras très content quand tu le verras. Il m’a conseillé d’y mettre un cadre en simple bois blanc. J’attends que tu sois là pour avoir ton avis.
Philippe par Werner Rosenberg (Vero)
Mon ami, dépêche-toi de venir. Et écris-moi sans attendre, que je le fasse, parce que, sérieusement, il m’est très difficile de t’écrire en ce moment, à moins d’aller m’installer dans une bibliothèque publique. Du reste, tu as du recevoir des tas de lettres ces jours derniers. Simone s’était trompée en écrivant l’adresse du faire-part, elle avait mis : Mme Philippe Dyvorne !