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De si longues Fiançailles
13 novembre 2020

Lettre de Philippe à Denise, Bordeaux, vendredi 3 avril 1936

Dans quelques jours je vais te revoir et je t’assure que j’en ai grand besoin pour ne pas devenir complètement idiot. Tous ces jours derniers, j’étais un peu cafardeux et une lettre que j’avais commencée lundi s’est terminée par des dessins plus ou moins bien faits et évidemment, je ne te l’ai pas envoyée.

Depuis deux jours, je suis malade ( !) : j’ai une vague laryngite et surtout, une figure très visiblement asymétrique, la joue gauche ayant, surtout aujourd’hui, doublé de volume. Conséquences d’une dent mal soignée il y a quelques mois. Enfin, demain, j(irai voir le dentiste, un ancien de l’Ecurie[1] qui me soigne depuis huit jours et qui a déclenché cette fluxion. Je serai quand même guéri pour ton arrivée, tu peux en être sûre.

Cabinet dentaire 1940 cabinet dentaire vers 1940

Je ne suis toujours pas allé au cinéma voir « Les Temps Modernes » ; j’espère qu’ils passeront encore quand tu seras là.

Est-ce que c’est l’approche de ta venue –je n’arrive plus du tout à penser, et j’oublie complètement tout ce que je voulais te dire il y a cinq minutes alors que je fumais une cigarette sur mon lit.

Dépêche-toi bien vite d’arriver, tu pourras me faire tout ce que tu voudras, me tirer les cheveux, je serai heureux quand même puisque tu seras là.

P.S.: dis-moi l’heure de ton arrivée aussi exactement que possible.



[1] L’Ecurie-Palace, foyer-restaurant bordelais fréquenté par Philippe

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