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De si longues Fiançailles
2 janvier 2021

Lettre de Philippe à Denise, Royan lundi soir 12 octobre 1936

Il est 4h1/2 et tu es encore dans le train –pourvu que tu ne sois pas trop triste.

Ce matin, après ton départ, je suis rentré à la maison en passant par Foncillon. 

foncillon 1920        foncillon 2007

 Foncillon en 1920 (Philippe au premier plan, au milieu) et en 2007

Il faisait très beau et il y avait des centaines d’hirondelles qui volaient dans tous les sens en criant comme des folles, prêtes à partir. Je les ai regardées puis je suis rentré travailler. Une demi-heure plus tard, quand mon grand-père est passé, il n’y en avait plus.

Je suis ressorti vers midi puis après le déjeuner, je suis allé cueillir des figues au jardin…

Mignot est venu me voir pendant que je t’écrivais, nous venons de blaguer de choses et d’autres et il m’attend en lisant le journal.

Quand tu recevras cette lettre, tu seras bien près d’aller chez la doctoresse ; j’espère qu’elle pourra te réconforter encore mieux que moi bien que je continue à penser que ce n’est pas ça[1]. N’aie pas le cafard, puisque, quels que soient les événements à venir, tu peux toujours être sûre de moi. Nous nous marierons plus tôt et le fait que ce soit dans des circonstances un peu particulières nous rapprochera encore davantage si c’est possible. Tu vois donc, si c’était « ça », ce ne serait pas une calamité. Mais je suis à peu près certain que dans quelques jours, tu pousseras un soupir de soulagement, parce que, quand même, je crois que l’époque des miracles est passée, et il en aurait fallu un pour que ce soit « ça ».



[1] Semblable mésaventure (avec les angoisses qui l’accompagnent) était déjà arrivée en septembre 1932 (voir la carte de Denise du 26 septembre 1932).

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